Le téléphone portable chez les ados
Le mot de Miss K
Grand débat et sujet tabou, avec les parents, le téléphone pour moi est un objet semblable à un autre il n’est pas vital.
La génération d’aujourd’hui évolue avec les écrans, les réseaux… Les parents disent toujours cette phrase: « Nous avant, nous n’avions pas les écrans et on s’amusait bien ».
Justement ils n’ont pas « grandis » en quelque sorte avec, alors que nous adolescents d’aujourd’hui, on s’en sert comme un objet du quotidien. Mais comme tout objet de « mode » cela crée des malentendus, il y a plusieurs téléphones qui coutent cher donc il y aura forcement des personnes qui jugeront les moyens, car on ne met pas tous le même prix dans un téléphone mais on ne devrait pas être jugé sur ça.
Je me sers à la base de mon téléphone pour appeler, avec les réseaux sociaux je n’envoie pratiquement plus de messages je me sers seulement de snapchat, je pense que je ne suis pas la seule a faire ça ;-).
Je suis aussi très présente sur les réseaux sociaux, j’écoute souvent la musique comme la plupart de mes copines. Maintenant on peut à peu près tout faire avec un téléphone, je pense que c’est bien mais il ne faut pas rester trop dessus non plus parce que n’oublions pas que ça reste un objet et non une personne.
Après on évolue avec cette technologie donc pour moi il faut quand même ne pas trop être indifférent à ça.
J’aime bien les réseaux sociaux mais je pense qu’il y a plus de mauvais que de bons cotés car pour les gens c’est souvent plus facile de se cacher derrière un écran pour insulter, donner son avis…
Je trouve ça totalement ridicule nous devrions poster ce que l’on veux, écrire ce que l’on veut du moment que ça reste poli et que ça ne blesse personne.
On a une liberté d’expression, si on n’aime pas une publication ou une video on est pas obligé de le faire savoir à tout le monde et encore moins de donner des méchancetés en commentaire.
Petit sondage :
Avec des amies en classe avons eu le devoir de faire un sondage on a donc choisi le thème du téléphone et des écrans:
- 8 ados sur 10 disent que le téléphone est un objet quelconque, les 2 autres trouvent que celui ci est vital
- 4 ados sur 10 pensent que leur temps consacré au téléphone est raisonnable
- 7 ados ur 10 passent de 3 à 4h par jour sur leur téléphone et les 3 autres de 1 à 2h par jour
- 9 ados sur 10 pensent que les écrans n’ont aucun impact sur l’éducation
- 4 ados sur 10 passent plus de temps sur leurs écrans qu’avec leurs proches
- 6 ados sur 10 sont plus sur les téléphones qu’à pratiquer une activité sportive
- La plupart des personnes ont commencé à avoir leur téléphone à l’adolescence.
Alors bon je vais quand même donner mon avis et donner mes réponses pour ce sondage aussi.
Je pense que 3 à 4h c’est trop pour une journée mais pourtant je passe aussi le même temps.
Je pense malheureusement, qu’il faut bien, entre les cours les devoirs et autre, avoir une pause, que je passe souvent sur mon téléphone.
On occupe le temps sur le téléphone, même le matin, moi la première.
Pour moi les écrans ont un impact sur l’éducation car comme on regarde beaucoup les réseaux sociaux et bien d’autres choses, notre cerveau retient ces informations là, pour la plupart les devoirs son bâclés pour pouvoir retourner sur les réseaux…
Personnellement je pense passer plus de temps avec mes proches qu’avec mon téléphone et les autres écrans.
Moi aussi, j’ai eu mon téléphone vers l’adolescence. Pour l’activité sportive je passe plus de temps à pratiquer qu’à être sur mon téléphone, j’aime trop faire du sport ça détend et on lâche prise et puis cela est bon pour la santé de bouger plutôt que de rester inactive ;-).
Voilà c’est tout pour moi au sujet des téléphones je vous laisse voir le point de vue de maman K maintenant….
Quand le smartphone devient insuPORTABLE !
Le mot de Maman K
Le matin, le midi, le soir….Dans la voiture, dans la rue, dans sa chambre, dans la salle de bain… »Jamais sans mon tel portable » cela pourrait être le titre d’une caricature comique si cela faisait toutefois sourire ou rire les parents.
C’était comment pour nous avant ?
Nous, très anciens ados et vieux « bolos » en devenir, sommes nés avec le téléphone des années 80, le combiné rétro, et la numérotation en tournant le cadran. J’avoue, je faisais partie de ses aficionados du téléphone, de longues conversations à refaire le monde entre copines, assise sur ma chaise à tortillonner le fil du combiné je pouvais passer des heures à parler et à rire de tout de rien…Et puis au lycée : le téléphone PORTABLE ! Fête nationale: complètement accro aux communications en mouvement j’ai forcément toujours été séduite par cet accessoire vital.
Puis un beau jour, Miss K, nous avons découvert internet…Le 56 Ko et son mythique bruit de tentative de connexion, les sites comme Napster, émule, les adresses caramail etc…
Bon tout ça ne te parle pas évidemment mais c’est juste pour te dire que notre génération aussi grandi avec l’évolution et quand internet est finalement arrivé sur nos téléphones portables Wouah ! On était les rois du pétrole !
Oui ta mère est un dinosaure, trop « has been » et oui « ça date!!! »
Mais tu vois Miss K, nous avons un avantage considérable sur votre génération, c’est que nous finalement nous avons vécu la vie sans portable et avec portable….Il nous reste parfois une certaine lucidité et un peu de recul sur tout cela car nous avons aussi connu les balades entre copines avec comme seule accessoire nos délires et nos jeux simples, le plaisir d’apprécier le monde qui nous entourait et ne pas être esclave de cet objet controversé. Je ne dis pas que l’on vivait plus intensément que vous mais différemment.
En effet tu as raison Miss K je radote 😉
Le bon côté des choses :
Les enfants et les ados d’aujourd’hui sont forcément plus à l’aise avec des smartphones que certains adultes. Peut être que voir le positif et non la menace dans cela est un côté optimisme pour percevoir ce sujet tabou.
Un réel réseau d’entraide se forme également pour les devoirs par exemple…Ils s’organisent, se tel par vidéo-conférence, ils ont le réflexe de gagner du temps via les nouvelles technologies.
C’est aussi une sorte de nouvelle forme de journal intime, la story de Snap peut être considérée comme un fil conducteur où l’on déverse ses sentiments, un journal version 2,0 qui sert à s’exprimer.
Il y a c’est vrai une forme de développement de la vie sociale, liée à la rapidité de circulation d’une information aujourd’hui. Créer un groupe WhatsApp pour savoir qui amène quoi à la soirée à effectivement un côté pratique et les conversations cimentent à leur façon l’amitié entre adolescents.
D’après Jane Nelsen (docteur en éducation et thérapeute familiale) et Lynn Lott (thérapeute familiale) et Béatrice Sabaté (psychologue clinicienne, adaptatrice de l’ouvrage en France) dans leur livre- La discipline positive pour les adolescents : « Les échangent en messageries instantanées favorisent le lien social à plusieurs niveaux: ils renforcent un lien existant avec une personne proche au même titre que le téléphone ou la rencontre physique. Il permettent de garder le contact avec des personnes moins proches et d’entretenir son réseau social. Enfin, ils ouvrent un champ de découverte et de rencontres virtuelles du réseau fréquenté. En ce sens c’est un espace riche en construction identitaire pour le jeune. Ainsi internet est devenu en peu de temps un lieu de sociabilité identitaire pour le jeune »
… »Notre rôle de parents est d’aider nos enfants à trouver le juste équilibre dans leur envie de socialiser. Ceci peut relever du défi : tout d’abord parce que nous ne partageons pas forcément la même notion de l’équilibre que celle de nos enfants, et d’autre part, parce que nos propres vies ne sont pas toujours des modèles d’équilibre ».
Mais alors pourquoi les parents s’inquiètent et pourquoi les ados nous trouvent « relous » ? (et nous aussi d’ailleurs)…
Car l’usage disproportionné du téléphone,(outre le fait que les ondes et le Wi-Fi peut finir par faire une grosse bouillie de vos jolis petits cerveaux si réactifs), peut engendrer bons nombres de risques plus ou moins majeures…
En voici, entre autres, les principaux que j’ai répertorié par ci par là (il y en a d’autres bien sûr ):
- Une forte dépendance voire une grande accoutumance au portable
- Des insomnies très néfastes sur la croissance et ayant comme répercussion par effet domino logique une hausse de l’échec scolaire.
- Une incitation à la violence et une banalisation de celle-ci pour certains « accros » aux jeux violents en ligne
- Un réel danger vital, lorsque l’on parle à Erica 12 ans, qui s’avère être en réalité Robert 62 ans…(et je ne te décris même pas le personnage je flippe rien qu’à écrire ces lignes)
- Les situations de harcèlement, la divulgations d’image intimes, les rumeurs amplifiées et divulguées à vitesse grand W (comme Wi-Fi bien sûr)
- Le développement des angoisses ou de phobies d’être sans portable (et oui cela existe aussi)
- La géolocalisation des photos à éviter car là aussi le dégoûtant Robert te repère plus facilement.
- Vos petits yeux qui s’abiment et les rendez-vous chez l’ophtalmologue qui se multiplient
- Confondre Intox et info
Et non miss K je ne peins pas le tableau en noir, ces risques sont bien réels…
Alors on fait quoi ?
Toi ? Moi ? Les autres parents? Les autres ados ? Comment trouve-t-on intelligemment un terrain d’entente à mi-chemin entre l’apprentissage des nouvelles technologies et la vie familiale?
Voici quelques exemples de suggestions tirées des 23 proposées par Jane Nelsen et Lynn Lott:
- Donner à l’ado des choix limités sur la durée d’utilisation des écrans. On établit avec eux un temps global d’écran par jour (en dehors des devoirs) qui varie en fonction de l’âge de l’enfant et du moment (en semaine, le week-end…) Ceci leur permet de devenir responsable et d’apprendre à s’autoréguler.
- Décider ensemble les heures et les modalités de la pause nocturne pour les portables et les écrans (boîte à portables entre autres, de 22h à 6h du matin par exemple). Certains ados sont sur leur messagerie la nuit et se demandent pourquoi ils sont fatigués et grincheux le lendemain.
- Inviter l’enfant à parler de ce qu’il voit et fait sur les écrans
- Envisager, de façon ludique, un temps sans télé : une journée par semaine ou par mois qui laisserait le champ libre à davantage de discussions et à notre créativité?
- Faire une recherche ciblée sur Internet pour bénéficier de la pléthore de suggestions pour aider les parents à accompagner leurs adolescents dans le bon usage des nouvelles technologies
Sur le sujet, un autre ouvrage est tout aussi utile et agréable à lire « Portables, la face cachée des ados« , de Céline Cabourg (rédactrice en chef des pages tendances de l’OBS) et Boris Manenti (chef de la rubrique High-tech de l’OBS). Les auteurs référencent tout d’abord chaque réseau social et ses caractéristiques ( youtube, Facebook, snapshot, musicaly…) puis nous expliquent le comment du pourquoi des comportements de réflexe ou parfois d’addiction complète au téléphone portable.
Du petit déjeuner au coucher, on redécouvre notre ado…au son des notifications…
Les solutions proposées tout au long de l’ouvrage par des coachs en développement du personnel, des membres de la CNIL et autres intervenants:
- Susciter le dialogue : » La sensibilisation fait évidemment partie du rôle des parents.Il ne faut pas lâcher son enfant sans le prévenir des risques. C’est vrai dans la rue comme sur internet. Il faut l’accompagner et être vigilant, pour qu’il sache comment réagir quand un problème apparaîtra. Mais aussi pour qu’il se sente libre de pouvoir en parler à ses parents… »
- « il faut enseigner le respect de l’autre, la dignité humaine, etc. La principale idée est que l’enfant doit réfléchir avant de publier en ligne, aussi bien que sa responsabilité dans une publication que dans les conséquences potentielles futures. »
- « pas de téléphone à table! Le temps du dîner en famille est l’occasion rêvée pour ouvrir une discussion avec ses enfants, installer un vrai échange. »
- « Psys et coachs sont unanimes : les moments de déconnexion font du bien….il convient de donner une heure couvre-feu à ses ados. »
- « Quand elle est installée, avec du dialogue, de la confiance, et une autorité parentale bienveillante et acceptée, alors la problèmatique numérique se résout d’elle même »
J’encourage les parents lecteurs à lire ces ouvrages, qui sont non seulement instructifs mais toujours dans une optique d’accompagnement déculpabilisante. (je n’aime pas lire des ouvrages négatifs et moralisateurs…)
Alors miss K notre programme face à ce sujet controversé :
Nous allons garder la boite à portables en place, continuer à se désarmer à heures fixes (aussi bien les parents que les ados! je prends mon entière part de responsabilité sur le modèle que je transmets moi la geekmom accro aux nouvellestechnologies) et on continuera à s’aérer et à discuter du million de bêtises que tu as envie de nous dire…Et j’y pense : tu n’aurais pas une choré qui m’attend par hazard ;-)?
Julia says
Merci pour ce super témoignage et article complet sur le sujet ! Personnellement j’y vais par étapes avec ma fille. Je lui ai pris un forfait pas trop cher https://www.capitaine-forfait.com/articles-forfait/forfait-mobile-pas-cher/ (ce site résume bien les offres je trouve) comme ça elle se régule elle-même et si jamais elle a besoin de plus on en discute ensemble. Bon j’avoue que ce n’est pas toujours tout rose à la maison et que les disputes sont aussi de la partie parfois le soir… mais bon je ne lâche pas parce que je trouve ça très important de pouvoir communiquer sans passer par un téléphone, je trouve que ça se perd de plus en plus…
Merci et bonne continuation !